J’aime beaucoup voyager et je compte le faire de plus en plus dans les années qui viennent. Quand je prépare mes voyages, je suis toujours ultra excitée et impatiente car je n’aime rien tant que découvrir un nouvel endroit et bousculer mes habitudes. Toutefois, en tant que femme noire, je me pose toujours les questions suivantes : est-ce que ma couleur de peau va influencer la manière dont je vivrai mon voyage ? Est-ce que les gens vont être sympas avec moi ? Je sais que je ne suis la seule à me poser ce type de question alors je me disais que je pourrais partager mes différentes expériences en tant que femme noire qui voyage à l’étranger.
Je tiens à préciser que les témoignages livrés ci-dessous n’engagent que moi. Je partage simplement mes impressions. Chaque femme noire étant différente (origine, culture, personnalité, CSP, etc.), les expériences de voyage d’autres femmes peuvent être différentes des miennes. Et je tiens par ailleurs à ajouter que la perspective d’être potentiellement maltraitée ne m’empêchera pas de visiter un pays (sauf quelques exceptions) car je sais que je peux faire face à des comportements problématiques n’importe où partout, même en France ! Je ne vais donc pas m’enfermer entre 4 murs et m’empêcher de vivre.
Voyager en tant que femme noire en Thaïlande
Je dirais que c’est le pays où on a le plus envahi mon espace personnel.
Pendant notre voyage en train de Bangkok jusqu’à Chiang Maï, nous avons fait la connaissance d’une mamie et de son amie dans le train. Avant qu’elles viennent s’asseoir en face de nous (nous étions dans un carré et elles dans celui à côté de nous), j’avais senti leur regard un peu insistant et j’avais dit à mon compagnon discrètement, “Je te parie qu’elles vont venir nous voir “. Comme avec le harcèlement de rue imminent, j’ai un détecteur pour ce genre de chose, comme plein de femmes d’ailleurs. Cela n’a pas manqué, elles sont venues s’installer avec nous après quelques minutes. Le début de la conversation a été chouette. Elles parlaient un peu anglais et nous avons parlé de la culture du pays (le pays était en deuil suite à la mort du roi Bhumibol Adulyadej) et de notre road trip. C’était très sympa. Mais rapidement, les questions ont dévié sur la réelle raison de leur rapprochement, c’est-à-dire moi. C’est ainsi que l’on parlât de mes cheveux, ma peau et de leur stupéfaction de rencontrer une personne noire. Je comprends que ça ne soit pas banal pour certaines personnes qui n’ont jamais quitté leur pays donc généralement, je suis patiente et je joue le jeu même quand je ne suis pas préparée à ça.
Cela allait à peu près jusqu’au geste de trop, qui a été de me toucher, en particulier les cheveux, à plusieurs reprises sans me demander la permission. Dans ces cas là, il est dur de trouver la bonne manière de réagir. On ne veut/peut pas faire de scène et on doit réprimer l’envie de repousser la main vivement car on ne veut pas faire dégénérer la situation. Le comportement inapproprié ne s’est pas arrêté là puisqu’elles ont voulu qu’on prenne une photo et en ont pris plusieurs sans même me laisser le temps de répondre ou de préparer mon plus beau sourire (là, les gens qui me connaissent rient parce qu’ils savent que je n’aime pas qu’on me touche et que je déteste les photos ^^’). Je me suis sentie comme une bête de foire et c’était assez désagréable. Après un long moment, leur curiosité a été suffisamment satisfaite et elles nous ont laissés tranquilles. Autant vous dire que j’étais soulagée car j’avais le sentiment que cela avait duré une éternité. J’étais par ailleurs un peu (beaucoup) contrariée d’avoir raté ma chance de bien profiter des paysages que l’on apercevait depuis le train.
J’ai franchement été mal à l’aise pendant une autre journée, quand nous avons visité le Parc national d’Erawan (un parc avec des cascades). Nous étions arrivés dès l’ouverture pour profiter des lieux tranquillement. En gros, il y a plusieurs cascades et pour bien en profiter avant l’arrivée du monde et de la chaleur, il est préférable d’aller directement à la cascade la plus haute et de redescendre tranquillement pour choisir la cascade que l’on préfère pour se baigner. Il y a avait beaucoup de locaux et je me suis faite énormément dévisager par les familles présentes quand nous sommes redescendus vers les niveaux plus accessibles et où il y avait le plus de monde. En gros, on ne m’a pas lâchée des yeux pendant tout le temps où j’étais là. C’était pesant. Du coup, nous avons fini par partir. Heureusement qu’on avait bien profité des autres cascades avant de repartir prendre le bus parce que sinon, la journée aurait été totalement gâchée.
Au passage, si vous voulez voir à quoi ressemblent les cascades du Parc national d’Erawan, j’avais publié quelques photos sur Instagram (promis, c’est joli !) :
Ce sont les deux seuls grands moments qui m’ont vraiment dérangée pendant le voyage. À part ça, j’avais plutôt droit à des regards curieux. En dehors de cela, j’ai trouvé les thaïlandais gentils et accueillants pendant ces 3 semaines de vacances en Thaïlande.
Voyager en tant que femme noir en Irlande
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Voyager en tant que femme noire en Écosse
En Écosse comme en Irlande, je n’ai pas eu affaire à des comportements problématiques. J’ai eu droit à des regards plein de curiosité dans des endroits reculés mais globalement, c’est tout. Une fois la surprise de me voir débarquer passée, les gens vaquent à leurs occupations et passent à autre chose.
Le seule évènement qui était un peu “gênant” c’était dans un pub sur l’île de Mull. En gros, il y avait un mec un peu bourré et quand je suis allée aux toilettes, il m’a regardée avec des yeux écarquillés (il ne m’avait pas vue quand nous étions arrivés) et m’a suivie pour me taper la conversation. Il n’était pas méchant, mais juste un peu lourd. J’ai répondu à 3-4 questions et j’ai coupé court à la conversation. En sortant des toilettes j’ai répondu par un signe de tête et un pseudo sourire quand il m’a hélée et j’ai foncé vers notre table pour l’esquiver.
En bref, le voyage était plutôt chouette et j’ai beaucoup aimé les écossais que l’on a rencontré ! Ils étaient ultra chaleureux et fiers de parler de leur beau pays.
Voyager en tant que femme noire en Italie
Globalement, le voyage s’est super bien passé et nous avons aimé mais il y avait 2-3 petites choses à déplorer. J’ai eu droit à des regards à la fois insistants et très hostiles, essentiellement de la part de personnes plus âgées (à partir de la cinquantaine et au-delà on va dire). Je garde notamment en mémoire un petit vieux dans le tramway et une dame qui m’a fusillée du regard quand nous sortions d’un restaurant. On m’a rarement regardée avec autant de méchanceté et c’était franchement dérangeant. J’ai soutenu le regard de cette dame jusqu’à ce que je ne sois plus dans son champ de vision mais contrairement aux gens “normaux”, elle n’a pas détourné la tête en feignant la gêne (#ambiance).
On a par ailleurs remarqué des regards plus hostiles quand on se tenait la main. Nous ne sommes jamais démonstratifs en public. On se contente de marcher main dans la main (et en plus, quel est le plus bel endroit pour le faire sur Terre, si ce n’est Rome ?).
Le reste des désagréments étaient plutôt liés aux italiens de manière générale et non liés à ma couleur de peau. Par exemple : les italiens ne se poussent jamais sur les trottoirs, ils conduisent mal et se fichent des piétons, etc.
À part cela, il n’y avait rien à redire sur l’accueil dans les hôtels ou restaurants. Le sourire et la qualité de service étaient toujours au rendez-vous.
Voyager en tant que femme noire au Portugal
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Voyager en tant que femme noire en Grèce
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